Lady PONCE : GARDIENNE DE L’HERITAGE MATERNEL

Longues nattes avec mèches tissées jusqu’au bas du dos et bijoux à l’africaine constituent des signes distinctifs de la « diva » Camerounaise du Bikutsi. Auteur, compositeur, interprète et mère de deux enfants, voici l’univers musical de cette star qui se veut internationale.

 

« La ponceuse », c’est ainsi que de nombreux mélomanes  nomment Ngono Adèle Rufine. Dotée d’une voix suave, câline, langoureuse et chaude, cette chanteuse de Bikutsi suscite maintes interrogations à son arrivée sur la scène musicale Camerounaise en 2004. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Et pourquoi cette voix étrange? Peut-on suivre de part et d’autre.  Eh bien ! Cette voix héritée de sa maman  permet à Lady Ponce d’évoluer de façon magnifique. Le succès frappe à sa porte dès son premier album intitulé « Le ventre ». Le travail instrumental et la touche vocale qu’on y retrouve amènent plusieurs médias à lui remettre le prix de Révélation  féminine de l’année 2004. Après un deuxième album tout aussi aimé par ses fans, la « diva » ne s’endort pas sur ses lauriers. Son troisième disque titré « Bombe atomique » est sur le marché depuis le début  de l’année 2010. Les compositions évoquent des rires, des larmes  et des dénonciations. Et comme à l’accoutumé pour les disques antécédents, le refrain du titre phare est presque sur toutes les lèvres « Avant de me répudier, remets moi ma jeunesse, remets moi mes parents….. ». Ainsi, telle une digne fille, elle a su mettre en exergue l’héritage maternel et en est reconnaissante « La chanson c’est la seule richesse que j’ai hérité de ma maman », déclare-t-elle .Cantatrice et animatrice des réseaux d’associations villageoises, sa maman Ngono Rufine Adèle l’initie au chant dès la tendre enfance.


La « lady » fait ses premières preuves à l’âge de 10 ans sur la place publique en remplacement de cette dernière empêchée. C’est à l’occasion de la visite du sous préfet de la localité. Inscrite ensuite au couvant pour être religieuse, elle y développe sa personnalité et puise des valeurs telles l’altruisme, le pardon. Le décès de ses parents la plonge dans un profond désarroi et la future « reine du Bikutsi » se déporte vers la maison familiale sise au quartier Essos à Yaoundé. Dès lors, « faire carrière dans la chanson » devient sa source de motivation. Un an après, elle se met aussi tôt à l’œuvre en s’inscrivant dans une chorale à la chapelle d’Essos. Accompagnée d’un groupe Congolais, elle vit ses premiers jours de cabaret au camp Sonel. Ensuite, c’est au tour du cabaret de renom « Cascade » de l’accueillir. Le groupe « Vibration » que la star intègre l’initie au jazz. En même temps, elle opère un travail acharné en développant des rythmes plus dansants tels : le  Bikutsi ,  le Makossa,  le Ndombolo, la Salsa. C’est avec la troupe la plus célèbre de l’heure « AKOAK »  qu’elle enregistre ses premiers morceaux. Bien que la sortie du disque n’ait été effective, elle ne se décourage pas. En 2004, les éditions Angoula Angoula  l’épaulent  dans la réalisation de son premier album : « le ventre », arrangé par Christian Nguini. Le succès est total.


Après environ six ans de succès, Lady Ponce se donne le défit d’étendre son émergence  à l’échelon internationale. « Il faut que j’aille plus loin », dit-elle. Au rang de ses idoles se trouvent : Sally Nyollo, Coco Atéba, Anne Marie Nzié. A long terme, « la ponceuse » souhaite chanter dans l’esprit de Sally Nyollo, pour son accent « Eton » qui ne change pas et sa personnalité. La « reine du Bikutsi » dont d’aucuns traitent les paroles de grossières avoue que son inspiration est d’abord spirituelle. En outre, elle s’inspire de son enfance difficile, des injustices sociales et des moments de joie vécus avec ses proches.

Par,  Madeleine  NGEUNGA           



23/09/2010
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