TRANSFORMATIONS CULTURELLES : A LA QUETE DE L’AUTHENTICITE
TRANSFORMATIONS CULTURELLES
A LA QUETE DE L’AUTHENTICITE
« Dos et ventre dehors ou DVD », piercing sur les différentes parties du corps, tels sont quelques nouveaux phénomènes observés dans les mœurs des jeunes Africains et Camerounais en particulier. Victimes des influences de la mondialisation et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication(Ntic), ce continent perd peu à peu de son identité culturelle. Par le canal des chaînes de télévision étrangères et de l’internet, divers éléments de ce trésor subissent des mutations.
Du style vestimentaire au comportement en communauté en passant par la façon de danser, rien n’échappe à l’assaut des cultures étrangères. Il est dès lors difficile d’écouter les frères d’un même village s’exprimer en langue locale ! Le français teinté d’accent Européen parfois forcé devient monnaie courante. Au nom de la mode, les tenues africaines telles le pagne, le Kaba, le gandoura, le boubou sont oubliés au profit des « dos nus », des jeans pour ne citer que ceux-ci. Même esquisser des pas d’un bon Assiko, Ambassybè, benskin ou makossa s’avère rare au profit des Street dance, du rap, du slow et autres rythmes occidentaux. Pourquoi cette perte grandissante de l’originalité culturelle en Afrique ? se demande- t- on.
Mieux comprendre
En réalité, le désir effréné de modernisme et de développement amène le continent Africain à subir diverses métamorphoses culturelles. Selon plusieurs ouvrages de sociologie, la culture désigne l’ensemble des usages, coutumes, manifestations artistiques, réligieuses et intellectuelles propres à un groupe ou une société précise. C’est aussi l’ensemble de convictions partagées, des manières de voir et de faire qui orientent le comportement d’un individu ou d’un groupe d’individus. Les concepts d’acculturation et de déculturation facilitent la compréhension du drame que vit l’Afrique. L’acculturation renvoie au processus par lequel un individu ou un groupe social entre en contact avec une culture différente de la sienne et l’assimile en partie. Tandis qu’on parle de déculturation lorsqu’il s’opère chez un individu, au sein d’un groupe, ou d’une société, une dégradation ou perte graduelle d’originalité ou d’identité culturelle. Le constat est alarmant au vu de la perte croissante des valeurs culturelles qui s’opère en Afrique. Même les traditionnelles rencontres culturelles comme le Ngondo et les autres Massao ont perdu toute leur authenticité. On assiste à une sorte de modernisation de ce qui était considéré comme le socle de l’héritage culturel de notre contrée. On est alors tenté de croire que la mondialisation est venue ternir l’image de la culture Africaine. Que faire?
Urgence d’agir
Redonner de l’éclat à l’environnement culturel Camerounais et Africain s’impose. De la plus petite cellule sociale qu’est la famille à la plus grande qu’est l’Etat chacun devrait multiplier ses efforts. A cet effet, certaines notions positives constituent un véritable atout culturel pour l’être humain qui s’en approprie de façon efficace. Il s’agit notamment de biculturalisme ou de toute autre forme de multiculturalisme. L’on parle de multiculturalisme lorsqu’il y a coexistence de plusieurs cultures dans une société, un pays. C’est le cas par exemple des Etats Unis d’Amérique qui constituent le pays le plus métissé au monde. Leur développement croissant témoigne de la mise en exergue magnifique de multiples cultures. Quant au biculturalisme, il désigne la coexistence officielle ou institutionnelle de deux cultures, notamment de deux langues dans un même pays. C’est le cas notamment du Cameroun, du Canada, de la Belgique, etc. qui sont dits biculturels à cause de leur bilinguisme officiel.
« La culture est ce qui reste quand on a tout perdu », dit-on communément. Une prise de conscience générale est donc importante afin que soient instituées des mesures collectives de valorisation de cet héritage de choix. A l’ère du rendez-vous du donner et du recevoir, la sauvegarde de notre identité culturelle est une nécessité car elle fait de nous des personnes authentiques.
Par, Madeleine NGEUNGA
Pour Art Magazine